Le cancer est une maladie qui peut atteindre différents organes et donc entraîner des conséquences variables. Cependant, ces pathologies présentent aussi des caractères communs. Parmi ces derniers, la cachexie est une conséquence commune résultant de dérégulations métaboliques, du catabolisme (dégradation de molécules) ou encore de l’inflammation systémique associées à une perte de poids importante. Dans ce contexte, il apparait donc évident qu’une approche nutritionnelle semble indispensable pour permettre de limiter cette perte de poids.
De plus, de nombreuses études ont également pointé du doigt le lien entre alimentation et risque de cancer. Ainsi, certains types d’aliments sont associés à une augmentation du risque de certains cancer. A l’inverse, on peut diminuer ce risque par une alimentation adaptée. Finalement, cela indique que l’alimentation peut modifier les mécanismes cellulaires responsable du développement de cancers. Ainsi, une approche nutritionnelle dans la prise en charge des patients atteints de cancer s’avère relevant. Nous présenterons ici une étude qui résume les résultats issus de la recherche sur les interventions nutritionnelles dans le cas de cancers (Mayne, ST et al., Nature reviews clinical oncology, 2016).
En effet, plusieurs études ont montré une meilleure évolution des patients atteints de certains cancer (colon, pancréas par exemple) lorsqu’une thérapie nutritionnelle était mise en place. Cependant, il est important de signaler que de nombreuses études contredisent aussi ce constat. En réalité, les différences entre les études peuvent provenir de protocoles différents, d’approches thérapeutiques différentes (ex : régime vs complément vs autre), ainsi que le type de cancer. Malgré cela, les recommandations récentes préconisent de maintenir un IMC (Indice de masse corporelle) dans les valeurs normales basses (21-23), de maintenir une activité physique d’1h par jour et de privilégier une alimentation riche en fruits et légumes tout en évitant l’alimentation transformée. De plus il est également conseillé de limiter les viandes rouges et le sel, l’alcool. Enfin l’apport énergétique lipidique devrait se limiter à 15-30% du total des apports caloriques.
En réalité, bien que l’intervention nutritionnelle semble être nécessaire pour contrebalancer la cachexie, de nombreuses zones d’ombre demeure quant à l’efficacité de la nutrition sur le cancer per se. De nouvelles recherches sont nécessaires pour complétement identifier le rôle de l’alimentation et des maco- et micronutriments dans la pathologie. Toutefois, les connaissances actuelles permettent malgré tout de suivre certaines recommandations citées précédemment. Il est aussi intéressant de remarquer que ces recommandations sont en fait des conseils qui sont applicables a tout individu même en bonne santé. Ces résultats pourraient donc être un indicateur d’un rôle préventif de l’alimentation sur le développement de cancers. De plus, cela suggère également qu’une alimentation « malsaine » pourrait être associé à une augmentation du risque de cancer.
De futurs articles permettront d'explorer plus en détail l'interaction entre alimentation et cancer.
Ajouter un commentaire
Commentaires