Dans le premier article que nous avons publié, nous avons présenté l’indice glycémique. Dans la suite de cet article nous allons ici aborder comment cet indice glycémique de notre alimentation peut impacter notre santé. Pour commencer, nous allons voir les données présentées dans une publication scientifique présentant l’impact de régimes à indice glycémiques bas sur les fonctions du cerveau (Carneiro, L et al., Nutrients, 2020).
En effet, de nombreux travaux de recherche permettent de montrer un bénéfice pour les fonctions cérébrales de ces régimes à indice glycémique bas, notamment dans le cas de pathologies. En fait, des traces d’utilisation de régimes caractéristiques de ceux à indice glycémique bas peuvent être retrouvé dans l’histoire de l’humanité dans les cas de troubles mentaux. Parmi ces exemples, le régime cétogène est notamment utilisé chez des patients épileptiques depuis plus d’un siècle pour son effet bénéfique. Le régime cétogène est en réalité un régime pauvre en glucides (jusqu’à 5-10% de l’apport énergétique au lieu de 40 à 55% pour un régime classique), ceci entraine un faible apport en sucre à notre organisme qui est alors « forcé » de puiser dans les graisses afin de fournir de l’énergie à nos cellules. Cette augmentation de l’utilisation de graisses étant à l’origine de la production de corps cétoniques. En fait, le glucose est la principale source d’énergie utilisé par le cerveau (notre cerveau consomme 25% de tout le glucose utilisé par notre corps). Lorsque les apports en glucose diminuent, comme dans le cas du régime cétogène, le cerveau va alors être obligé de faire appel à d’autres sources d’énergie, parmi lesquelles les corps cétoniques. Cependant, ces corps cétoniques ne compensent pas totalement le manque de glucides. Toutefois, ils permettent de maintenir une activité cérébrale normale jusqu’à un rétablissement de la balance glucidique. Ainsi, l’effet observé chez les patients épileptiques recevant un régime cétogène suggère un rôle de l’apport énergétique au cerveau qui est altéré, et en partie restauré par une compensation par les corps cétoniques.
Les régimes cétogènes présentent toutefois des inconvénients. En premier lieu, ce type de régime est très contraignant et par conséquent difficile à mettre en œuvre et à suivre sur du long terme. De plus, des études ont montré que ce type de régime présente des effets délétères sur du long terme avec par exemple le développement d’une stéatose du foie. Enfin, l’hypercétonémie lorsqu’elle est trop sévère où trop longue est également délétère, provoquant des nausées, migraines et autres gènes. Ainsi, d’autres types de régimes ont été développé pour contourner ces inconvénients. Tout d’abord des régimes contenant une plus grande proportion de glucides (15%). D’autres régimes dont les sources de glucides sont enrichies en aliments à indice glycémique bas ont également été étudiés.
Ces régimes à indice glycémique bas (IGB) inclus par exemple le régime méditerranéen, ou les régimes végétariens car ils contiennent une grande quantité de fibres (qui est une source de carbohydrate digéré par les bactéries intestinales et qui n’ont donc qu’un impact limité sur la glycémie). Ce type de régime a pu être testé dans le cas de maladies neurodégénératives telles que les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, ou encore dans le cas de patients ayant subis un accident vasculaire cérébral (AVC). Dans tous les cas, il a été observé une amélioration des fonctions cognitives des patients, et également une récupération plus rapide dans le cas des AVC.
Les régimes à IGB ont aussi été testé sur des adolescents en bonne santé. Ces tests ont permis d’observé que les étudiants recevant un petit déjeuner à IGB avaient de meilleure performance scolaire (plus grande concentration, meilleurs résultats à des tests que ce soit en termes de rapidité de réponse ou de précision), lorsqu’ils étaient comparés à d’autres étudiants qui ne prenaient pas de petits déjeuner, ou qui prenaient un petit déjeuner à indice glycémique haut (IGH). De manière intéressante, les individus ayant pris un petit déjeuner IGH présentaient des performances inférieures à ceux n’ayant eu aucun petit déjeuner. Cette dernière observation indique donc, que l’apport en glucide est un paramètre clef dans les performances cognitives, et surtout qu’un équilibre très fin était le plus important puisqu’un apport trop élevé devenait contreproductif.
Pour conclure, dans cette publication nous avons donc rassembler différentes études montrant un effet bénéfique des régimes à indice glycémique bas sur les fonctions cérébrales, en particulier dans le cas de troubles neurologiques. En réalité, ce type de régime présente des bénéfices assez bien connus sur la santé en général. Toutefois, les mécanismes cellulaires ou moléculaires impliqués dans ces bénéfices, tout comme les molécules où nutriments induisant ces bénéfices restent inconnus. C’est pourquoi de nouvelles études scientifiques sont toujours menées dans ce domaine. Les données recueillis pourraient permettre de développer de nouveaux régimes adaptés a des pathologies spécifiques et ainsi contribué à l’approche thérapeutique de la nutrition.
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